C’est avec tristesse que l’APEQ a appris le décès de Catherine Teiger Cailloux, il y a quelques jours. Nos condoléances sont transmises à ses proches et aux Québécoises et Québécois l’ayant côtoyée.
Née en France, Catherine Teiger est parvenue, au cours de sa carrière, à allier les découvertes faites dans plusieurs disciplines avec son objectif d’améliorer les conditions de travail de diverses catégories d’employés. Sa fine compréhension des effets du travail et de l’avancée en âge dans divers emplois, notamment ceux traditionnellement occupés par des femmes, sur leur santé physique et psychique, est marquante, non seulement en ergonomie, mais aussi en sociologie du travail. Source: Doctorat honoris causa Université Laval
Nous vous invitons à consulter l’article de la revue Pistes où Mme Teiger Cailloux livre une entrevue passionnante (source de la photo) : Article PISTES
Dominique Le Borgne, ergonome retraitée, qui a côtoyé Mme Teiger Cailloux de près, a écrit un mot à son sujet, la qualifiant au passage de "femme formidable qui, quant à moi, est à la source même de nos méthodes révolutionnaires." :
Au Québec, si elle était une amie très chère pour une belle poignée d’entre nous, elle était aussi très appréciée par beaucoup d’autres Québécoises et Québécois qui avaient eu le plaisir de travailler avec elle. C’est sans compter tous les gens qu’elle a fréquentés pour le plaisir ou le travail et qui lui doivent des souvenirs mémorables ou un choix de carrière qui les passionnent.
Catherine était spéciale pour nous. C’était celle qui va au bout des choses, c’était l’audacieuse et l’aventurière. Elle partait parfois seule pour découvrir le pays, de l’Alaska à Terre-Neuve et jusqu’au boutte du boutte des routes du Québec pour poursuivre en bateau encore plus loin, là où seuls le cargo de marchandise l’été, et la motoneige l’hiver, pouvaient se rendre pour alimenter les petits villages côtiers de la Basse-Côte-Nord. Si maintenant, bien des touristes utilisent cette route en empruntant le cargo-croisière dédié à la Basse-Côte-Nord, à l’époque, c’était pas mal exotique et difficile d’aller à la rencontre des gens de ce coin isolé. Pour résumer, disons que Catherine connaissait le Québec et le Canada bien mieux que nous tous qui y habitons.
Elle est partie maintenant. C’est la vie qui veut ça. Mais je n’oublie pas que, lorsqu’elle était ici avec nous, la vie était intensément plus passionnante.
- Dominique Le Borgne